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INSECTICIDES MAÏS, BETTERAVES ET POMMES DE TERRE Davantage de ventes, sauf en pommes de terre

Environ 84 % des surfaces de betteraves ont été traitées en 2024 contre les pucerons.

Les conditions climatiques n’ont pas été propices aux insectes en 2024, mais à la faveur de la progression des surfaces emblavées en betteraves et maïs, les ventes d’insecticides ont progressé. En revanche, le marché régresse fortement en pommes de terre.

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«Les insecticides appliqués en végétation sur betteraves ont grimpé de 7 % en 2024 par rapport à l’année précédente, avec 341 000 ha traités », fait savoir Maxime Savry, chez Bayer Crop Science. Cette évolution suit la hausse de 8 % des surfaces semées (410 000 ha). Les surfaces déployées augmentent de la même façon, de 6 %, à 640 000 ha. Environ 84 % de la sole a été traitée, et le nombre de traitement par hectare est relativement stable (1,85) tout comme la dépense à l’hectare (55 €). Les ventes progressent, elles, à 18,6 M€ (17,6 M€ en 2023).

Certis Belchim domine ce segment avec plus d’un hectare sur deux traité avec Teppeki (53 % de PDM, comme en 2023). Il est suivi par Movento (spirotétramate), de Bayer, qui atteint 30 % du marché des insecticides foliaires. Un chiffre en légère baisse en raison des conditions climatiques qui ont limité la pression des pucerons en 2024 et la possibilité de réaliser les traitements. Ainsi, 193 000 ha ont reçu du Movento, contre 214 000 ha en 2023. Le produit avait obtenu, comme en 2023, une dérogation de 120 jours, mais cette fois pour trois applications au lieu de deux. Les pyréthrinoïdes complètent le classement avec Karaté Zéon/Karaté K (Syngenta, lambda-cyhalothrine) et Mavrick Jet (Adama, pirimicarbe et tau-fluvalinate).

Léger rebond en maïs

En maïs, les insecticides du sol progressent à 630 000 ha traités (615 000 ha en 2023) en lien avec la hausse de la sole emblavée au printemps (+ 12 %, à 2,88 Mha). En valeur, le marché reste toutefois stable (32 M€), avec des impasses de plus en plus présentes. La dépense par hectare varie entre 49 et 55 € selon les spécialités. Corteva Agriscience représente 50 % de ce marché (53 % en 2023) avec Belem 0.8 MG/Daxol (cyperméthrine) et Mézalid (spinosad). Syngenta est à plus de 15 % avec Karaté 0.4 GR (à base de lambda-cyhalothrine), majoritairement contre le taupin, et Force 1.5 G (à base de téfluthrine), à utiliser un an sur trois, contre la chrysomèle essentiellement.

Par ailleurs, 2025 est la première année d’application de l’obligation d’enfouissement des produits à base de lambda-cyhalothrine, à la suite du renouvellement de la matière active et de l’ajout d’une nouvelle phrase de risque, SPe2, qui interdit l’emploi de diffuseur lors de l’utilisation de ces produits. « Cela complique le travail des agriculteurs car le niveau d’efficacité des produits, qui ne peuvent plus être appliqués avec diffuseurs, baisse pour les attaques tardives, estime Sébastien Mille, chez Syngenta. Il faudra donc être encore plus performant sur les pratiques de semis. »

Pour les traitements foliaires, les surfaces déployées atteignent environ 403 000 ha (trichogrammes inclus), contre 386 000 en 2023 et 424 000 en 2022. Le marché total progresse légèrement (13 M€). La dépense à l’hectare est stable, à 34,50 €. Le premier produit reste le Coragen (chlorantraniliprole) de FMC, avec 185 000 ha traités, soit 46 % de part de marché (6,2 M€). En ajoutant le Voliam (second nom commercial) distribué par Syngenta, les ventes grimpent à 56 % (226 000 ha, 7,5 M€). Les pyréthrinoïdes constituent, quant à elles, 26 % du marché des insecticides foliaires, à 105 000 ha. La lambda-cyhalothrine prend la plus grande part (74 000 ha, soit 75 % des pyréthrinoïdes). La protection avec les trichogrammes est en légère hausse : entre 67 000 et 70 000 ha de maïs protégés contre la pyrale (63 000 ha en 2023). Ils représentent environ 17 % des ventes d’insecticides, encore loin des attentes de la profession, la météo n’ayant pas facilité le développement des ventes. De Sangosse et Bioline Agrosciences se partagent le marché.

Fort recul en pommes de terre

Malgré une hausse des surfaces plantées (205 000 ha), les surfaces traitées avec un insecticide en végétation ont reculé de plus de 30 % par rapport à la campagne précédente, à 74 000 ha, du fait de la météo froide et pluvieuse, peu propice aux ravageurs. Seuls environ 36 % des hectares ont été traités en 2024, contre 55 % en 2023. Les surfaces déployées reculent de 34 %, à 167 000 ha. Les ventes dégringolent à 3,5 M€, soit une chute de 40 % par rapport à 2023. Le nombre de passages régresse, lui, à 2,1 par hectare (2,27 en 2023). Des mélanges ont été appliqués seulement sur 11 000 ha. La dépense par hectare atteint 47 € en 2024 (57 € en 2023). Les prix des produits sont relativement stables, voire en baisse, sauf le Movento (spirotétramate), utilisé sous dérogation. « Notre produit n’est plus homologué, donc l’usine ne tourne plus en pleine capacité pour le produire, explique Maxime Savry (Bayer). En cas de dérogation, la fabrication est réalisée au dernier moment, à la demande, donc avec des coûts plus élevés. » Movento a été appliqué sur seulement 6 600 ha en 2024 (12 000 ha en 2023), soit une part de marché de 3,9 % en hectare et de 11 % en valeur (contre 5 et 13 % en 2023). Les autres produits antipucerons ont été appliqués sur 21 000 ha (dont les pyréthrinoïdes mixtes), surface stable par rapport à 2023. « Les pyréthrinoïdes solo représentaient 13 % de part de marché, et nos produits à base d’esfenvalérate 22 % de ce segment, détaille Karine Poivet, chez Philagro. Leur AMM a toutefois été retirée le 30 août 2024, avec une utilisation possible jusqu’au 28 février 2026. »

Le Coragen (FMC), qui cible uniquement les doryphores, reste leader du marché, mais passe de 95 000 ha déployés en 2023 à seulement 54 000 ha en 2024. FMC représente ainsi 33 % (en ha) de la part de marché totale des insecticides foliaires pommes de terre (90 % sur le marché des antidoryphores). Le Voliam (même matière active que le Coragen), distribué par Syngenta, a progressé à 7 000 ha contre 3 700 ha en 2023. Syngenta atteint 4,7 % de part de marché, en hausse de deux points. Au total, le chlorantraniliprole atteint 61 000 ha contre 99 000 ha en 2023. « Il perd 30 000 ha du fait d’une faible pression des doryphores en 2024 », précise Patrick Bergougnoux, de FMC. Viennent ensuite Karaté K/Karaté Zéon (Syngenta) et Mavrik Jet (Adama). Quant aux huiles minérales, beaucoup utilisées sur plants contre les pucerons, elles ont représenté 74 000 ha déployés en 2024 (122 000 ha en 2023). En biocontrôle, Andermatt a repris le dossier Novodor FC, un bio-insecticide à base de Bacillus thuringiensis subsp.tenebrionis, ciblant le doryphore de la pomme de terre.

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